Au cours des 135 ans qui se sont écoulés depuis l’ouverture du lycée Buffon, ce sont des dizaines de milliers d’élèves (chacun présent plusieurs années pour tout ou partie d’un cursus « normal » de 7 années) et des milliers de professeurs et de personnels d’encadrement qui l’ont fréquenté, de même qu’il a été le centre de gravité de dizaines de milliers de familles… toute une population de plusieurs générations dont la vie a été marquée par les évolutions politiques et administratives du pays et de la Ville.
Pour un établissement scolaire d’enseignement secondaire comme le lycée Buffon, l’action pédagogique découle très naturellement des évolutions imprimées au fil du temps par le Ministère en charge de l’instruction et de son échelon académique, et l’action administrative est largement dépendante des décisions prises par les collectivités locales de rattachement.
Et le renom d’un tel établissement tient pour l’essentiel au talent de ses responsables à pouvoir, dans la continuité, orchestrer à son niveau les contraintes imposées par ces diverses autorités – et ce, pour le meilleur des élèves et la satisfaction de leurs parents. Ce qui, à l’évidence, nécessite du talent mais aussi (et surtout) de disposer du temps suffisant pour ce faire… ce qui n’est pas la caractéristique première des institutions politiques et administratives de notre pays… même sous la Ve République !
Pour ce qui concerne le lycée Buffon, et en observant par exemple la succession de ses 20 proviseurs depuis sa création, on doit certainement se féliciter que la moyenne arithmétique de cette séquence ressort à près de 7 années pour chacun. Mais on voit bien qu’il n’en est rien et que le « septennat » n’est pas la règle ! Toutefois, à de rares exceptions près, on peut apprécier que la plupart d’entre eux ont eu le temps d’imprimer leur marque dans le temps… à l’instar de leurs « tuteurs » directs que sont les Recteurs de Paris (25 depuis Octave Gréard, recteur de Paris en 1889), mais vraiment à l’inverse de leurs ministres de tutelle (176 depuis Armand Fallières, ministre de l’Instruction publique en 1889) !
Un article d’un de nos bulletins avait, en 2022, été consacré à un aperçu de l’environnement politique et administratif du lycée Buffon. En voici l’actualisation, ainsi que les données de référence pour en juger.
Quelques chiffres pour situer Buffon dans l’histoire de la République
Les recteurs de Paris depuis 1889
Les ministres en charge de l’éducation depuis 1890
Dans cette dernière liste, il paraît intéressant de porter attention à l’évolution de l’appellation même du portefeuille ministériel – dont on retiendra d’abord le changement principal à partir de 1932 (par le gouvernement d’Édouard Herriot), avec le passage de « l’Instruction publique » à « l’Éducation nationale » ! Mais les rattachements (Cultes – Beaux-Arts - Jeunesse – Sports – Enseignement supérieur - Recherche) sont tout aussi porteurs d’enseignement sur les évolutions historiques.
S’agissant des collectivités régionale et départementale (avec la particularité parisienne du rôle « départemental » affecté à la Ville) dont le rôle, à l’égard des établissements d’enseignement, a été défini à compter des lois de décentralisation de 1982, leur cadre institutionnel leur permet d’inscrire leur action dans une plus grande stabilité.
Enfin, citons particulièrement les maires du XVe arrondissement qui ont tous et toujours été attentifs à la vie administrative et scolaire du lycée Buffon.